Une visite domiciliaire en 1798
  

Où l'on peut lire qu'à cette époque, Kerbernard était clos de toutes parts (le commissaire, les quinze "volontaires" et leur officier font cerner l'ensemble de Kerbernard et frappent au portail). On notera qu'à Kerolivier et à Limarzel, on peut accéder directement à la porte des logis.

 


Extrait des Archives départementales
de la Loire-Atlantique

Période révolutionnaire : Série L

L 307

 

Du 4 thermidor an VI de la République une et indivisible
(22 juillet 1798)

 

Nous, Claude Lizeul, nommé commissaire par commission du trois, présent mois, de la part de Citoyen Delaunay, commissaire du Directoire exécutif près l'administration du canton d'Herbignac pour faire la visite domiciliaire, dans la nuit du 3 au 4 courant, dans la commune d'Assérac, chez René Chotard, domestique à Kerbernard, Pierre Lehébel, fermier à Kerolivier, et François Bouillard, à Limerzel,

à l'effet de saisir et arrêter tout prêtre réfractaire ou sujet à la déportation, émigrés, chouans, et tout autres ennemis de la République, le tout, conformément à la loi du 18 messidor dernier (6 juillet 1798) et de l'arrêté du Directoire du même jour,  

Nous nous sommes transportés au poste de Pont-d'Armes, où le commandant dudit poste nous a fait escorter par quinze volontaires et un officier; de là, sommes rendus à la maison de Kerbernard, où étant, sur les une heure et demie du matin de ce jour, après avoir fait cerner de toutes parts, ladite maison et appartenances, nous avons frappé au portail. Ladite Chotard est venue nous l'ouvrir, à laquelle nous avons demandé, au nom de la loi et de notre commissaire, qu'elle nous eut conduit dans tous les appartements et dépendances de la dite maison, ce qu'elle a consenti sans murmure.

Après avoir parcouru tous les appartements de la maison principale, nous sommes passés dans les écuries et greniers, et n'ayant trouvé personne que le domestique que nous avons reconnu comme tel, nous nous sommes retirés et transportés à Kerolivier que nous avons visité après avoir pris toutes les précautions de droit; sommes entrés dans la maison principale où nous avons trouvé ledit Hébel auquel nous avons exposé le sujet de notre transport, lequel nous a conduit dans tous les appartements, ensuite dans toutes les écuries et greniers: et y ayant trouvé personne de suspect, nous nous sommes retirés pour nous transporter à Limarzel, où étant, sur les 3 heures du matin, nous avons fait à Bouillard ouvrir sa porte, auquel parlant, nous l'avons requis de nous accompagner dans ses appartements pour faire la visite, ce qu 1 il a fait ; et n 1 y ayant trouve' personne de suspect, nous nous sommes retirés.

Desquelles visites et perquisitions, nous avons rapporté le présent procès-verbal, attestons en outre n'avoir trouvé aucun vêtement, costume ni ornement qui eut pu faire soupçonner quelques prêtres, émigrés ou chouans ayant habité lesdites trois maisons qu'au surplus, les trois visites ont été faites avec prudence, sans terreur ni pillage, et que la troupe s'est comportée, on ne peut mieux.

Fait, à Herbignac le jour et an ci-dessus.

LIZEUL.

Texte aimablement extrait par Xavier du Boisrouvray,
ancien directeur des Archives départementales de la Loire-Atlantique

  
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